<< Certains travaux exigent la double spécialisation en histoire de la pensée économique et en philosophie économique, mais il n’en découle pas que les deux domaines puissent être confondus (…) les synergies seront fréquemment majeures et profitables (…) aucune des deux spécialités n’est donc soluble dans l’autre >>

Gilles Campagnolo et Jean-Sébastien Gharbi (2017, p. 26), Philosophie économique. Un état des lieux, Editions Matériologiques: Paris.

La mystérieuse popularité de l’axiome d’indépendance : Une notoriété qui pourrait s’éteindre

« Il y a quelque chose de mystérieux dans la popularité de l'axiome d'indépendance. Il n'a jamais été satisfait par l'économie du bien-être pré-Arrow, y compris la nouvelle économie du bien-être (…) De plus, Samuelson était catégorique à propos de l'axiome d’indépendance, et surtout de la neutralité qui en découle directement de cet axiome, en disant qu’il allait à l'encontre de toute intuition sur l'équité. Enfin, Arrow lui-même (…) admet que des comparaisons interpersonnelles peuvent être faites grâce à des alternatives tierces. Et pourtant, l’axiome d'indépendance est resté populaire jusqu'à présent. Comment peut-on l'expliquer ? » (Fleurbaey, 2022, extrait de pré-rapport de soutenance de thèse de Nestor Lovera) [Ma traduction]

La citation avec laquelle je commence cet article du blog a été ma source d’inspiration pour cet épisode du podcast. Après avoir soutenu ma thèse, cette question est restée dans ma tête, et je ne pensais pas avoir l’occasion si tôt d’en discuter à nouveau avec Marc Fleurbaey. Mais, on ne s’est pas concentré seulement sur là dite condition, on a parlé de l’utilité de la théorie du choix social et de l’influence du résultat négatif de Kenneth Arrow sur la prise de décisions économiques et politiques et sur le monde de la recherche.

La première partie de l’épisode est dédiée à faire sortir la théorie du choix social de sa « tour d’ivoire ». Marc Fleurbaey nous explique pourquoi il s’est soucié de déterminer quelle est l’utilité de la théorie du choix social, c’est-à-dire comment elle peut être appliquée pour résoudre des problèmes économiques et politiques. Il souligne l’importance de ne pas rester sur le résultat négatif d’Arrow !

Marc est intéressé par la formulation des programmes politiques qui soient cohérents et qui s’appuient sur les intérêts de la population. Ainsi, pour lui « c’est très utile si les économistes aident à formuler de bonnes visions pour la société et de bons programmes politiques ».

La deuxième partie de l’épisode est consacrée principalement à la condition d’indépendance des options non pertinentes et à la confusion entourant l’interprétation de cette condition, qui l’a en partie rendue célèbre. Marc parle même d’une sorte de « malédiction de la condition d’indépendance », parce que les gens qui avaient vu clair au début, soit ils ont été ignorés, soit ils sont morts de manière prématurée. Ceux qui ont vu clair sont : Bengt Hansson (1973), David J. Mayston (1974), et Elisha Pazner (1979).

Je ne vous raconte pas plus ! Profitez de cet épisode qui est vraiment une petite perle !

Je vous annonce la suite : un épisode « bonus » avec Maurice Salles. Il ne manquait plus que lui pour terminer en beauté cette série d’épisodes ! Je remercie Antoinette Baujard qui m’a mis en contact avec lui !

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