
Après une longue pause, pour diverses raisons qu’il n’est pas nécessaire de détailler ici, j’ai décidé de reprendre et de terminer la deuxième série du podcast consacrée à la place des femmes en économie.
Je tiens d’abord à présenter mes excuses à Guillaume Vallet, Muriel Gilardone et Hélène Périvier, qui ont accepté de participer et qui n’ont pas encore pu découvrir le résultat final.
Je reprends donc le fil du programme tel qu’il avait été prévu. Mon retour se fait avec l’épisode enregistré avec Guillaume Vallet, découpé en deux parties :
- une première, consacrée au bodybuilding et à l’économie politique du genre ;
- une seconde, centrée sur la diversité de genre dans les banques centrales.
Dans la première partie, Guillaume propose une définition de l’économie politique du genre et la distingue de l’économie féministe. Vous verrez à quel point sa définition s’accorde parfaitement avec sa volonté de mener des recherches à l’intersection de la sociologie et de l’économie. J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié son intérêt pour la pluridisciplinarité, indispensable aujourd’hui pour mieux comprendre et combattre les inégalités de genre.
Pour Guillaume, le bodybuilding n’est pas seulement une pratique sportive : c’est une véritable industrie. Cette vision renforce son idée que le sport, aujourd’hui, s’inscrit pleinement dans la logique d’accumulation du capital. Comme dans le capitalisme, explique-t-il, « il faut travailler dur, planifier son emploi du temps, être compétitif et réinvestir ce que l’on a pu gagner ». Le muscle, ajoute-t-il, devient alors une forme de capital en soi : il donne du pouvoir aux hommes qui s’y consacrent, leur permettant non seulement de dominer d’autres hommes, mais aussi d’imposer leur supériorité sur les femmes et les homosexuels.
Dans la seconde partie, le sujet semble changer radicalement : il n’est plus question de bodybuilding, mais de la place des femmes dans les banques centrales. Pourtant, un fil conducteur relie les deux thèmes : ce que Guillaume appelle la masculinité hégémonique. Selon lui, les banques centrales, en tant qu’institutions de pouvoir, reflètent une société dominée par les hommes. Les femmes y rencontrent des obstacles dès l’entrée — même si la situation a évolué au cours des dernières décennies dans les pays de l’OCDE — puis peinent encore à obtenir une véritable reconnaissance une fois en poste.
Guillaume illustre cette idée à travers son entretien avec Véronica Artola, gouverneure de la Banque centrale d’Équateur entre 2017 et 2021. Durant son mandat, elle a notamment mis en place des politiques de financement pour soutenir l’entrepreneuriat féminin, en accordant une priorité particulière aux femmes victimes de violences. Artola met également en œuvre des changements dans la structure de l’institution, en promouvant un projet de salle d’allaitement au sein de la banque centrale. Ce projet, en plus de bénéficier directement aux employés et à leurs enfants, renforce le sentiment d’appartenance à l’institution et améliore la productivité.
Je vous invite à écouter les deux épisodes pour découvrir plus sur les recherches de Guillaume Vallet.

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